Tribune municipale de juin 2012 : "Un petit Franconvillois au parcours exceptionnel"

Publié le par Franconville Citoyenne

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Notre camarade Georges Rino s’est éteint le 1er mai 2012 dans sa 85e année. Son nom vous est inconnu mais son histoire hors du commun mérite d’être racontée.

 

Son père, forgeron portugais, s’installe à Reims en 1919 pour participer à la réparation de voitures hippomobiles détériorées par la guerre. Puis il emménage à Soisy près de l’entreprise qui l’emploie. Georges nait en 1927, le douzième d’une famille de 14 enfants.

 

La famille s’installe à Franconville en 1933 dans un petit pavillon situé à l’emplacement actuel du magasin Simply Market (ex Atac) au centre-ville. La commune compte alors un peu plus de 6000 habitants et le petit Georges est scolarisé à Ferdinand Buisson. Dans l’immédiate avant-guerre le monde est en ébullition, la xénophobie prospère hélas, et notre garçon fera le coup de poing plus d’une fois.

 

A 14 ans, le certificat d’études primaires en poche, il entre à l’usine. La tuberculose le frappe en 41, l’obligeant à bifurquer vers un emploi de bureau. Il y découvre le monde des livres et dans la France occupée, il se rêve résistant ! C’est ainsi qu’il se retrouve à 17 ans (avec de faux papiers) sur un char, dans le régiment de reconnaissance de la 10ème Division d’Angleterre [la Division Bellotte] constituée de FFI de la région parisienne. Démobilisé, il entre à la SACEM en 1946.

 

Syndicaliste, il vit la scission de la CGT en 1947. Permanent syndical, il est responsable de la CGT-FO de la Région Parisienne. Au chômage en 1962 avec une notoriété syndicale qui en fait un mouton noir, et malgré d’immenses difficultés, il crée une petite entreprise coopérative (SCOP) en 1964.

 

« Le Chèque Déjeuner » est né. Cette entreprise au rayonnement international jouit d’une grande notoriété et compte aujourd’hui 2130 salariés. Elle est restée fidèle à l’esprit pionnier de son fondateur et fait figure d’exemple dans le monde de l’économie sociale.

 

Militant Socialiste à la SFIO dès 1947, il la quitte en désaccord profond sur la guerre en Algérie. Il sera de l’équipe fondatrice du PSU que dirigera Michel Rocard, avant de participer à la refondation du PS en 1971 à Epinay avec François Mitterrand.

 

En 1990, il revient s’installer à Franconville. Humaniste au caractère trempé, militant inlassable épris de justice, il fut jusqu’au bout l’homme simple de son enfance.

 

Georges était avant tout notre ami et notre camarade.

 

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Tribune municipale de 2012-06 Tribune municipale de juin 2012


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